12/15/2008

IZO

Publié par C. |



L’entrée en matière plante le décors : une crucifixion puis un plan séquentiel stroboscopique d’archives de la 2nde Guerre Mondiale. Digne d’un Dead or Alive, premier opus. On se sent bien chez Miike.

Ce super grand réalisateur atypique et stakhanoviste nous livre ici une œuvre plutôt intimiste puisqu’il lui tenait à cœur de réaliser un film de sabre (ai appris d’ailleurs qu’il avait été désigné initialement pour la direction de Zatoichi…).

Au XIX°, Izo Okada est capturé par le Shogun et fait crucifié (on retrouve notre très cher Terajima en bourreau à la lance pointue !). Son âme torturée et bourrée de haine malsaine refusera la mort et amènera l’assassin vengeur à errer dans un espace temps sans limite afin de venir à bout de tout être mouvant.


On se retrouve donc vite projeté dans une sorte de road-moovie à travers les âges de notre Izo perdu, démoniaque qui ne se lassera jamais de se faire tuer sans mourrir maintes et maintes fois pour toujours sabrer à mort les pauvres gens qui tentent de le stopper.

Le scénario reste assez inconsistant et le spectateur en vient à se lasser rapidement : Izo piétine sans fin et sans logique et ses cris bestiaux finissent réellement par saouler. Les intermèdes musicaux du grateux à la voix rauque parfois irritent mais restent dans un schéma original et l’art du sabre est loin d'être convaincant (on aurait aimé des choregraphies plus poussées et surtout plus variées).

Sur le fond, le parallélisme violence humaine dégénérative et cyclique avec la 2nde guerre mondiale (et d’autres poussent plus loin en parlant de Bush en Irak) est bien exploité avec de beaux plans montage. Cette incapacité à abréger ses souffrances, cette obligation sans sens à tuer femmes et enfants, à violer La mère et à gémir constamment, traduit clairement le malaise profond qu’a voulu Miike. On reconnaît son Art et pour ça, c’est un film digne d’être vu et critiqué.


A noter que Kitano y tient un rôle – secondaire certes mais la rencontre sur le plateau de ces 2 grands génies du cinema nippon a dû être quelque chose ! En espérant qu’un jour une belle édition Zone 2 (n’est dispo seulement qu’en zone 1) nous parvienne avec de bon gros bonus à la pelle !





C.




1 commentaires:

E. a dit…

La bande annonce donne plus envie d'aller voir le film que ta critique qui laisse entendre que c'est un film globalement creux? Bizarrement, je suis tenté de me le procurer!

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