11/30/2008

MOSCOW, BELGIUM

Publié par C. |


Moscow, Belgium est – contrairement à son intitulé respirant le road moovie rusco-belge – une histoire romantico-burlesque et se situe dans un quartier de Gand bien défini (quartier au nom évocateur car réputé pour y avoir habité de nombreux immigrés russes), et bien connu des acteurs (vivant ou ayant vécu à Moscow même).

Tourné en 20 jours, ce film à petit budget réalisé par Christophe Van Rompaey, a concouru pour la caméra d’Or au festival de Cannes 2008 (remportée d’ailleurs par Hunger de Steve Mac Queen – en ce moment sur les écrans). C’est l’histoire d’une Maman de 3 enfants d’une quarantaine d’années, abandonnée provisoirement par son mari qui s’essaye sexuellement avec une de ses jeunes élèves des Beaux-Arts. Elle rencontre alors un camionneur atypique mais charmeur et se voit confrontée à une introspection personnelle et un choix difficile qui permettrait de concilier son mari qui revient pour repentance, le jeune camionneur fougueux et touchant et ses enfants loin d’être évidents, tous à la particularité singulière.

On navigue ici dans un univers simple et plutôt réaliste puisque ce thème est ultra courant aujourd’hui. L’adultère est commun et (presque) systématique chez l’homme (paraît-il), mais si l’homme recherche un besoin sexuel, la femme elle, est attirée par les flammes du romantisme (paraît-il (bis)). Il est toujours plus facile de récupérer un mâle (é)perdu dans ses conquêtes du cul qu’une femme amoureuse… Même si ce film retrace des personnages légèrement caricaturaux, on sourit souvent, on savoure la réplique, et on se laisse partir dans la simplicité incarnée par l’actrice Barbara Sarafian étonnante de sincérité qui arrive à exercer un charme de maturité étrange et charismatique. Les prototypes « enfants » y sont bien interprétés (Vera surtout vaut le détour). Dans nombre de dialogues ou de situations, il est facile de s’identifier lorsqu’on a vécu en famille nombreuse. Sur fond de langage gantois, le film se vit avec un exotisme nordique particulier. Aucune surprise du début jusqu’à la fin (quelques clichés parfois un peu lourds, surtout pesants à la fin), mais si vous y allez un dimanche après midi pluvieux et froid, la tête légère, Matty et ses tortures de l’indécis est faite pour vous. C’est un film aux couleurs de femmes, mûres et revendicatrices de la vie (Dickcnebe, vas-y faire un tour !).




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C.



11/30/2008

Blur répète

Publié par E. |




La chose ne faisait plus de doute, elle en fait encore moins : Blur va débuter des répétitions communes.

La réunion, la réunification de Blur plutôt, ne faisait déjà plus de doute (voir ici ou voir là), elle n'en fait désormais encore un peu moins. Albarn, par qui tout doit de toute façon passer, a en effet annoncé à la BBC2 et à sa présentatrice Janice Long que le groupe allait bientôt quitter le domaine des spéculations pour entrer celui du concret. A la question de savoir si Blur allait jouer l'année prochaine, Albarn a ainsi annoncé que "Blur allait clairement répéter l'année prochaine, et voir si on est encore dedans". Rien de garanti encore, donc, quant aux résultats des retrouvailles, notamment entre Coxon et Albarn, mais la certitude que l'amitié était à nouveau solide. C'est déjà ça.

Une info de Thomas Burgel relayée par C.

11/29/2008

Me And the Devil Blues T.1 & 2

Publié par E. |


Me And The Devil Blues relate la courte vie d'un des meilleurs guitaristes de tous les temps: Robert Johnson . Cet homme qui n'a enregistré que 29 morceaux avant de mourir à 27 ans (1911-1938), a pourtant marqué l'histoire de la musique et inspiré de nombreux grands artistes (Hendrix et Cie).

On dit de lui qu'il n'avait aucun talent et était souvent ridiculisé dans le bar du village où il vivait au début de son existence. Les gens supportaient assez mal ses fausses notes. Mais du jour au lendemain, il se mit à jouer comme un Dieu. Purement et simplement. C'est alors que les vieilles légendes refirent surface et l'on dit qu'il vendit son âme au diable...

Légende ou réalité? L'on peut se demander encore aujourd'hui ce qui a bien pu se passer pour que RJ connaisse ce don et cette vie si désastreuse. Ponctuée de drames et de vagabondages alcooliques...

RJ a eu une vie courte et intense et le peu qu'il nous a laissé est resté gravé dans l'esprit de chacun de ceux qui l'ont écouté. La matière première du manga ne manque donc pas d'intérêt (je vous invite à lire sa bio en lien supra).

Quant au manga lui-même, il joue sur toute l'ambiguïté qui entourait (et entoure) le personnage. Il s'invente un RJ dans un scénario parfois très surprenant. Entre le surnaturel et le factuel, on ne sait jamais sur quel pied danser. On imagine alors ce qu'aurait pu être RJ(ou ce ce qu'il a pu vivre), comme s'accordent à dire les spécialiste en postface.

Quant aux dessins, ils sont particulièrement bien chinés. Très agréables. Coups de crayons naturels qui ne laissent pas sa place à l'informatique, ce à notre plus grand plaisir. Beaucoup de talent.
Encore une oeuvre biographique, allez-vous dire, mais sa maîtrise est tellement grande que même les connaisseurs de RJ seront surpris par ce style si particulier, cette âme diabolique qui s'y dégage... A lire, plutôt deux fois qu'une.

E.

11/29/2008

Terry Gilliam se remet en selle

Publié par E. |




Terry Gilliam va relancer son projet de film L’Homme qui tua Don Quichotte, adapté de L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantès.

Terry Gilliam a déclaré récemment persévérer et vouloir mener à bien son projet d’adaptation sur grand écran de L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Il a racheté pour cela les droits qu’il avait dû céder à la compagnie d’assurance du film suite à l’abandon du tournage. L’échec du projet avait été retentissant car le budget du film atteignait les 32 millions de dollars et qu’un concours de circonstances malheureux avait fait s’enchaîner des conditions météorologiques exécrables qui avaient entraîné une inondation du plateau de tournage, problèmes d’organisation, conflits personnels, vols aériens intempestifs de l'armée de l'air espagnole sur le site de tournage et la blessure de Jean Rochefort qui devait incarner le chevalier, victime d’une hernie discale !
La compagnie d’assurance avait alors déboursé quelques 15 millions de dollars pour renflouer le désastre. La tentative d’adaptation du roman de Cervantès, qui jouissait déjà d’un caractère maudit depuis la tentative avortée d’Orson Welles pour des raisons économiques et de liberté créatrice, avait enfanté d’un documentaire intitulé Lost in la Mancha, réalisé par Keith Fulton et Louis Pepe, qui retraçait le combat de Gilliam pour sauver ce projet qu’il développait depuis dix ans.
A ce propos, Terry Gilliam a déclaré : "dans un sens, [cet échec] fut un soulagement parce que je n’avais plus suffisamment d’argent pour terminer le film. C’est une bonne chose que le tournage ait été arrêté car j’aurais été responsable du dépassement du budget. Je pense que cette fois nous ferons un meilleur film." Le cinéaste n’a toutefois pas annoncé si Johnny Depp et Jean Rochefort reprendront leurs rôles.


Nous attendrons L’Homme qui tua Don Quichotte avec The Imaginarium of Doctor Parnassus, le prochain film d’aventure fantastique de Terry Gilliam, sur fond de malédictions avec le défunt Heath Ledger, Johnny Depp et Jude Law.

Une info d'Alexandre Muhr relayée par C.

11/28/2008

MGMT : Oracular Spectacular

Publié par mikado |



C'est la rencontre de 2 uberlus Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden sur les bancs de l'université Wesleyan . Les 2 garçons en pincent pour le rock progressif, la pop psychédélique et forment en 2001 le groupe the Management devenu MGMT. C'est après l'obtention de leurs diplômes qu'ils partent tailler la route et promouvoir leur premier titre Time to Pretend, posant ainsi les prémices de leur futur album .
En 2006 le groupe signe avec le label Sony/BMG pour la production de 4 albums, et en 2007 ils pondent Oracular Spectacular le buzz de l'année 2008, sous la houlette du producteur Dave Fridmann, bien plus inspiré que pour les derniers opus de Flaming Lips et Mercury Rev....

On est littéralement plongés dans l'univers des rocks stars, qui roulent dans des voitures de luxe, qui épousent des tops models et qui meurent en s'étouffant dans leur vomi. Pour autant on est pas cantonnés dans un univers trop rock'n'roll, car cet album transpire l'électro, la pop joyeuse et une mélodie qui vient nous flatter habilement nos petits organes sensoriels. Mentions spéciales à Time to pretend, au synthétique Kids, au morceau électro Electric feel, et plus encore à Weekend Wars et biensûr à ceux que j'oublie mais qui contribuent à rendre ce skeud addictif...


Voilà je vous laisse sur ce p'tit billet rapide avec ces 2 clips kaléidoscopes tribaux, kitschs et hallucinogènes, quand à la musique chut, les vibrations parlent d'elles-mêmes....




MGMT - Time To Pretend
envoyé par gotmullet








Mikado



11/28/2008

FUNNY GAMES U.S.

Publié par C. |


Plan généreux sur une larme translucide caressant le visage au regard bleu perdu de Naomi Watts. Une affiche qui aura certes retenu mon attention. Aux commandes, Michael Haneke notamment à l’origine de La Pianiste, avec Isabelle Hupert – œuvre assez particulière également.

Tim Roth, grand acteur, est également à l’affiche ici et joue le rôle du dévoué (et impuissant) mari de la belle Naomi. Le suffixe U.S. est assez rédhibitoire pour ma part car rien ne justifie la nécessité de connaître la dimension spatio-temporelle. Ce n’est que plus tard que je comprends : Funny Games U.S. n’est rien d’autre qu’un auto-remake d’un film réalisé 10 ans plus tôt en 97 (l’original lui s’appelait Funny Games tout court). Présenté alors au festival de Cannes, il avait suscité grands débats (partagés entre dégoût pour les uns et admiration pour les autres) et s’inscrivait dans une trilogie dite de la « glaciation émotionnelle ». En revanche, il avait été tourné dans le pays natal du réalisateur : en Autriche. Ce remake est le 1er film du réalisateur tourné en anglais et Watts paraît confirmer qu’elle aime les remakes (avec déjà à son actif Le Cercle et aussi King Kong) !

L’histoire est très simple et sans surprise aucune : une belle famille (papa, maman et fiston) décident d’aller se ressourcer dans leur résidence secondaire et se retrouvent mystérieusement séquestrés chez eux par des ados, au contact violent qui décident de jouer avec eux.

On se demande pendant tout le film : pourquoi ? Et jamais nous n’aurons la réponse. Choc violent et inexpliqué ; persécution a priori gratuite et sans sens ; la réalisation (à budget modeste outre le cachet des acteurs) est supplantée par un viol moral fort dans un schéma inhabituel enfant>adulte. Le film innove ici un genre ultra-violent dit « propre » : pas d’effusion de sang, ni de charcutage de boucher, ni autre artifice d’armes à feu comme on trouve dans les nouvelles tendances à la mode des Saw ou Hostel – débectants et vains. Haneke arrive donc à se distinguer de tout genre et a su également alterner violence et suspens, pour éviter tout désintérêt et ennui du spectateur qui n’a aucun fond auquel s’accrocher. La forme est supposée être ici, auto-suffisante.

Ensuite, on aime - on n’aime pas. Me concernant, ça reste mitigé. Les jeune ados n’ont pas su me convaincre (ça doit être physique !?) et quant au reste des personnages, on ne s’y attache jamais (au contraire) car on ne les connaît pas. Impression fade de documentaire malsain à l’intrigue surréelle (on n’y croit peu finalement).

Haneke a certainement un côté brillant mais il aurait du se limiter à son 1er film, probablement plus intimiste et personnel (avec des acteurs plus (physiquement) convaincants et un talent original du film maker intact).
De l'idée nouvelle et intéressante mais une saveur amère et fade (probablement celle d’une production américaine soifarde d'engager une opération marketing fructifiante?).








C.

11/26/2008

Be Kind, rewind

Publié par E. |

Petit OVNI gentillet du grand écran, Be Kind Rewind est un film sympathique qui égaiera votre dimanche soir prétraumatique. Frais et léger, il vous rendra votre jeunesse à coup de Robocop ou Ghost busters.

L'histoire n'a rien d'extraordinaire et sert de prétexte à l'idée: faire des remakes maison de vieux classiques (comme on pourrait les faire en famille). Le but étant, pour l'histoire donc, de sauver une vieille boutique de location de VHS qui n'a pas réussi à se mettre aux DVD...
Si l'histoire est un peu cul-cul et se rapproche d'un Walt Disney tout moisi comme seul Walt Disney sait les faire (un bon film du dimanche à la Family man, dans un autre style bien sûr), elle reste plaisante servie dans un petit humour à la Jack Black.

Les acteurs (Mos Def compris!) sont tous très bons et rendent toute sa crédibilité à l'ambiance loufoque des scènes jouées. La créativité dans la réalisation et les idées sont un moteur non négligeable au plaisir du spectateur qui se délecte des petites surprises qu'on lui réserve tout au long du film.
Si la fin est aussi cul-cul que le début (tout le monde s'aime, tout le monde il est beau...), on n'en tiendra pas rigueur car le scénario occupe une place proche de zéro dans ce film. On aurait limite préféré une succession brute de tournages de remakes... Peu importe, on s'amuse, on est surpris par toute cette créativité environnante et c'est là l'essentiel.

Be Kind Rewind a ce petit quelque chose qui le rend unique dans son genre et rien que pour ça, il vaut le coup d'être vu. Si en plus il réchauffe les coeurs, on dira que c'est tant mieux!!

Pour ceux que cela intéresse, voici la bande-annonce:


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E.

11/25/2008

Lucha Libre - Les Tikitis T. 1

Publié par E. |

La Lucha Libre est une autre dimension imaginée par Jerry Frissen qui a créé pour les Humanoïdes Associés plusieurs séries parallèles offrant des univers sophistiqués et novateurs issus d’une jeune génération de dessinateur influencée tout autant par le manga, les comics et la BD franco-belge (Bill, Gobi, Fabien M, Tanquerelle et Witko).

D'après ce que j'ai cru comprendre, cette fameuse Lucha Libre était exploitée sous forme de petits périodiques de même format qu'un comics. Je ne peux pas vous en dire davantage, étant totalement ignorant au sujet de cette "franchise" si l'on peut dire.

Je n'en avais jamais entendu parlé et j'ai longtemps hésité avant d'acheter un album relié (en carton!) format BD. Oui, l'hésitation venait du fait que trois albums griffés Lucha Libre sont sortis en même temps. Pourtant, tous les trois portaient l'indice: tome 1....


Ne sachant pas par quelle série commencer, j'en ai prise une au hasard, espérant qu'il n'y ait pas d'ordre à respecter... Apparemment, ce ne serait pas le cas ou, du moins, je n'ai pas été géné à la lecture.

Je me suis donc résigné à acheter à l'aveuglette Les Tikitis (j'étais à la fnac, alors mon choix s'est vite négocié avec les BD les moins abîmées, celles-ci étant particulièrement rares dans ce genre de boutiques). Dessins originaux et tape-à-l'oeil, je me suis laissé tenter par une sélection qualitative éditoriale (caressage de couverture et mise en lumière des défauts d'impressions, griffures et autres cornures indésirées).

Ensuite, je me suis plongé dans la lecture de ce premier tome (parmi deux autres), avec l'appréhension de ne pas pouvoir tout comprendre, faute de m'y prendre dans le bon ordre... Mais, au delà de quelques références discrètes, il ne semble pas qu'un ordre soit prévu.


L'histoire ne m'a pas franchement convaincu même si le ton est donné dès le départ. L'humour décalé et détendu sur fond d'aventure. Ambiance vacances. Sympa mais manque de tonus quand même. Je conseillerai cependant ce petit premier tome timide sur le fond mais agréable à regarder et peut être assis sur un très bon potentiel. Une Lucha Libre à suivre car des surprises pourraient survenir par la suite.

Une BD que l'on achète en se disant "pourquoi pas?" et qui ne fait pas plus d'effet à la lecture mais reste sympathique autant dans son esprit que dans sa réalisation.

De la même façon, si vous hésitez sur une Lucha Libre, pourquoi pas Les Tikitis...

E.

11/24/2008

Box office: Eastwood supplante James Bond

Publié par E. |


Malgré sa durée importante et son registre dramatique, le nouveau Eastwood réalise le meilleur score de la semaine, devant James Bond, la vilaine Marilou Berri et Max Payne.

Il aura fallu l’arrivée triomphale (452 000 entrées sur à peine plus de 400 copies) dans les salles françaises de Dirty Clint et son vibrant Echange d’enfants kidnappés avec Angelina Jolie pour déloger enfin James Bond de la première place du box office. Mais si Quantum of Solace affiche une (logique) baisse en troisième semaine, le 22ème volet des aventures de l’espion britannique maintient sa belle lancée et, avec 3,2 millions de spectateurs, dépasse déjà le score final de Casino Royale (2006) qui avait pourtant déjà relancé l’intérêt pour la saga.

La surprise (pas excellente) de la semaine est toutefois à chercher du côté d’un film français qui doit peut-être son étonnant succès à son titre franc, sans détour, auquel ressemble imparablement le film, Vilaine - en démarrage mercredi dernier le film s’est adjugé la meilleure moyenne en réunissant autour de ses 242 écrans près 316 000 spectateurs convaincus que Marilou Berry n’a rien de mieux à faire comme actrice qu’être la fille de sa mère.

Enfin, tandis que Max Payne réalise un départ mitigé et que les minauderies aristocratiques de Keira Knightley dans The Duchess se plantent, Mesrine, l’instinct de mort parfait son score et frôle désormais la barre des deux millions, soit autant de spectateurs qui devraient se précipiter dès ces jours-ci sur le deuxième volet du biopic de Richet, L’Ennemi Public N°1, sorti en salle hier.


une info relayée par C. !

11/23/2008

L'Art de la Pensée Négative

Publié par Bes |



Faire rire d'un sujet délicat tel que le handicap n'est pas chose aisée, et peut entraîner celui qui s'y risque sur un terrain miné. C'est pourtant le défi qu'a relevé le réalisateur norvégien Bard Breien pour son premier long métrage. Et afin de compliquer encore un peu plus la tâche, celui-ci a choisi de prendre le virage du politiquement incorrect pour aborder le sujet.

Le pitch est le suivant : suite à un accident lui ayant fait perdre l'usage de ses jambes, Geirr est devenu un total étranger aux yeux de sa femme Ingvild. Il est constamment aigri et passe ses journées seul enfermé dans sa chambre à regarder des films de guerre américains, écouter des vinyls de Johnny Cash et fumer des joints. Afin de donner une dernière chance à leur mariage, Ingvild décide d'inviter chez eux un groupe d'handicapés soutenu par un coach financé par l'Etat ayant à coeur de les aider à surmonter leur handicap grâce à une méthode positiviste. Bien entendu rien ne se passera comme prévu et Geirr, refusant de se plier aux règles, entraînera tout le groupe dans une nuit d'ivresse où tous les non-dits remonteront à la surface.



Alors bien sûr, avec un tel scénario, on peut penser que le film va obligatoirement basculer soit dans le larmoyant soit dans le trash. Il n'en est rien. Le réalisateur a choisi une approche très humaine de la psychologie des personnages, en mettant en exergue tous les sentiments que leur situation peut engendrer. Ainsi tous les non-dits qui au début de l'histoire sont tabou et consignés dans un petit sac en laine baptisé poétiquement "sac à merde" dans lequel les handicapés déversent leur rage contenue, vont au fur et à mesure du scénario remonter à la surface et finalement avoir un effet salvateur sur l'esprit des différents protagonistes. Entre la tétraplégique qui se réfugie dans un monde où tout est rose pour oublier sa douleur, la grand-mère abandonnée par sa famille, dépressive et hypocondriaque, le vieil homme ayant souffert d'un accident cérébral et ayant soit-disant perdu l'usage de la parole, grâce au cynisme et à la philosophie de vie très particulière du personnage principal Geirr qui pense que la vie n'a plus rien à leur apporter, tous vont finalement révéler leur véritable personnalité et cesser de faire semblant d'être heureux tels qu'ils sont. Certes leur condition physique n'en sera pas améliorée pour autant mais tous auront désormais un nouveau regard sur ce que peut être leur vie en tant qu'handicapé.



Mais n'oublions pas que le film est avant tout une comédie, et cela on le comprend dès les premiers instants du film, lorsque Geirr accueille le groupe en leur vidant un extincteur sur la tête. Celui-ci prendra ensuite très rapidement le contrôle de la situation en faisant craquer la coach Tori qui les abandonnera à leur sort puis en expulsant purement et simplement les deux personnes bien portantes de la maison, à savoir sa femme Ingvild et Gard, le mari de Marte la tétraplégique. Geirr va ainsi petit à petit démolir le travail effectué par Tori en imposant au groupe son art de la pensée négative. Au menu : alcool à volonté, violence revendiquée contre les personnes valides, prise de drogue, roulette russe et j'en passe...



On s'aperçoit ainsi que le réalisateur ne tente pas vraiment de nous faire rire de ces personnes dont la situation n'est non seulement pas enviable mais absolument pas amusante, mais surtout de dénoncer l'hypocrisie d'une société qui même dans des cas dramatiques comme ceux vécus par ce petit groupe, essaie toujours de voir le bon côté des choses. Tu es paralysé certes mais réjouis-toi tu es encore en vie ! Geirr au contraire n'accepte pas de s'en réjouir, il est frustré et le fait savoir à la terre entière car c'est le seul moyen pour lui de se sentir justement vivant. C'est le message qu'il essaiera donc de faire passer à ses nouveaux "amis" : libérez vous de votre colère et de vos frustrations, ne les laissez pas vous étouffer cela vaut beaucoup mieux que de prétendre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.




Au final, L'Art de la Pensée Négative est un film touchant sans jamais tomber dans le sentimentalisme larmoyant, très drôle sans pour autant tomber dans le piège de la moquerie malgré son orientation politiquement incorrecte. Une véritable réussite comme on les aime donc !


Un grand merci à la société Little Stone Distribution de nous avoir invité à l'avant première de ce magnifique film !!!

11/23/2008

L'échange (Changeling)

Publié par E. |

Dernière réalisation de Clint Eastwood, L'échange est adapté d'une histoire vraie. Qui plus est, une sombre histoire. Un film censé être émotionnellement riche.


L'histoire, qui se déroule dans les années 30, raconte la douleur pour une mère de perdre son enfant disparu sans laisser de trace. Une mère qui n'admettra jamais que le sort de son enfant puisse être cellé sans qu'on ne l'ait retrouvé. Dans son obstination, cette mère devra faire front à nombre de difficultés, d'épreuves presque aussi insupportables les unes que les autres.


Si l'on pouvait distinguer deux parties au film (c'est mon sentiment), je pourrai dire que c'est la première qui m'a le plus intéressé par son intensité. La seconde, faite de batailles politiques et juridiques m'a en effet ennuyé plus qu'autre chose. A se demander si elle était utile...




Très bien réalisé, le scénario reste assez lent et monocorde. On ne joue que sur l'émotion. Une seule émotion, d'ailleurs: celle de cette mère très bien jouée (certes) par Angelina Jolie qui rêve chaque jour de retrouver son enfant. Malheureusement, pas un plan (ou presque) n'est filmé sans des larmes de tristesse qui coulent sur ses joues. Un film "lacrimonial" qui a ce côté irritant et qui empêche même d'apprécier le visionnage.


Mais aux litres écoulés s'ajoutent la musique. Exaspérante. Un solo de piano qui revient toutes les deux minutes jouant les mêmes quatre notes en boucle. L'idée avait été correctement exploitée dans Million Dollar Baby (d'ailleurs en 2 parties lui aussi) car elle contre-balançait un film parfois violent et toujours courageux. Mais ici, c'est too much. Les larmes s'autosuffisent largement.


En résumé, l'ambiance est à faire pleurer dans les chaumières, ce qui est tout à fait détestable. Personnellement, ces artifices ont totalement court-circuité le film auquel je n'ai pas du tout adhéré une seconde. Je n'ai pas été touché de A à Z. Sentimentalement nul. Hors de portée.
Mis à part les quelques rebondissements plaisants de la première partie, j'ai l'impression d'être passé à côté. J'ai la prétention de penser qu'il faut être mère pour apprécier à sa juste mesure ce film larmoyant... Chose qui ne m'arrivera jamais!


E.

Plus d'infos sur ce film


11/22/2008

John Carpenter... dans la mafia

Publié par E. |



John Carpenter travaille sur The Prince, un projet de film de gangsters que l’on croyait abandonné.

John Carpenter qui n’a rien tourné depuis 2001 et Ghosts of Mars devrait certainement repasser derrière la caméra pour The Prince, un film de gangsters. Actuellement au stade de l’écriture sous la plume de Carpenter lui-même, Andre Fabrizio et Jeremy Passmore, le film devrait raconter l’histoire d’un parrain de la mafia à la retraite depuis la mort de sa femme, contraint de reprendre les armes suite à la disparition de sa fille unique.

Passmore a déclaré au site Internet chud.com tenter de transposer "Impitoyable [de Clint Eastwood] dans le genre du film de gangsters". On ne sait en revanche pas encore qui pourrait figurer dans The Prince et quand il serait susceptible de sortir en salle. Quant aux autres projets de Carpenter, le tournage de Scared Straight avec Nicolas Cage vient de s’achever. Le thriller qui suit l’histoire d’un jeune emprisonné dans l’obligation se s’échapper pourrait sortir aux Etats-Unis courant 2009. L.A. Gothic, l’autre projet du réalisateur d’Halloween, la nuit des masques n’en n’est qu’au stade de la production.

Une info d'Alexandre Muhr relayée par C.


11/22/2008

Mesrine - L'intégrale

Publié par E. |


Pour avoir vu les deux volets de Mesrine, on peut d'emblée signaler que ce dyptique est à ne pas manquer. De la réalisation au scénario, ce film est un véritable hommage au cinéma de genre biographique (style que je n'affectionne pas particulièrement, néanmois).
L'équipe du film, notamment Jean François Richet, est parvenue à équilibrer ses propos sans faire de Mesrine un héro du contre pouvoir ou un monstre à part entière. Les films (qui ne sont en réalité qu'un seul, l'un étant le suite directe de l'autre) sont très nuancés sur la personnalité du ganster et c'est un vrai plaisir pour le cinespectateur.

Personnalité préférée des français un an encore avant son exécution, Mesrine est un homme comme un autre. Avec ses bons et ses (très) mauvais côtés. Marginal bon vivant, on se surprend, en tant que spectateur, à éprouver de la sympathie pour lui. Plus encore, on culpabilise. Mesrine, il faut le dire, avait des penchants parfois douteux pour la violence si ce n'est la cruauté...

Mais il était un homme de spectacle. Une aubaine pour une adaptation qui n'a pas nécessité d'artifice et qui respire un naturel très appréciable. On y croit vraiment.
On y croit d'autant plus lorsque Vincent Cassel s'occupe du reste. Un acteur aux milles visages qui incarne la bête à merveille. Et quand on voit les quelques (10? 20?) kilos qu'il a pris pour avoir le bidon qu'il faut, c'est plus que jouissif. Un rôle en or pour un acteur en or. Belle démonstration de force.


Inutile d'en dire trop. Le film a su s'entourer de beaucoup d'autres grands acteurs qui ajoutent encore du plaisir même si on sent que ce n'était pas nécessaire. Mais c'est toujours bon à regarder.
Personnellement, je ne savais rien de la vie de Mesrine et je n'étais pas vraiment attiré par le film. Sans plus. Mais j'aurai été idiot de ne pas avoir fait la démarche d'aller voir ça dans les salles obscures.
Un film très intense, parfois violent, toujours spectaculaire et nuancé. Vraiment que du plaisir !!
E.
Petite interview:

11/20/2008

Gza/Genius : Live Report (L'autre Canal, Nancy)

Publié par Verbal Kint |


Samedi 15 novembre 2008. 21h15. E. et moi-même débarquons à L’Autre Canal, un peu en retard. Ouais, on s’en fou, la première partie, c’est Ripklaw, du rap nancéen tout crasseux. Nous, c’est Gza/Genius du Wu-Tang Clan qu’on est venu voir en concert. Personnellement je suis un peu tout fou, faut dire que c’est pas tous les jours qu’on a le droit à un artiste hiphop d’outre-Atlantique en chaire en os dans une de nos salles locales, de surcroît un artiste de ce calibre…

21h17. Comme deux gros c*ns, on se retrouve face à une vieille affiche bien rageuse. Ouais, une feuille blanche gros format sur laquelle on pouvait lire que Gza ne serait pas là ce soir. Le temps de bien comprendre qu’on était venu pour rien (heureusement j’habite à côté et je n’ai pas fait 100 bornes ^^), on capte une conversation ; problème de correspondance, de visas, de train… Peut être les trois à la fois. Enfin, Gza viendra demain, dimanche, à 19h. C’est le principal, pourquoi il n’est pas là aujourd’hui, au fond, on s’en branle.

Dimanche 16 novembre 2008. 19h10. Rebelote, nous voilà devant la salle de concert. Nan, pas de suspense, Gza est bien là, paraîtrait même qu’il sera accompagné sur scène par Killah Priest (ex Sunz of Man). Bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que Ripklaw revient faire sa première partie. Tampis, on va se boire quelques bières au bar en attendant.

??h?? Je ne sais plus trop à quelle heure on s’est dirigé vers la salle. La seconde première partie était sur le point de se terminer. On a donc loupé les Giant Panda, un groupe hiphop californien dans la même veine que les P.U.T.S (Peoples Under The Stairs), rien à voir avec le Giza, mais assez sympa pour avoir écouté vite fait leurs 2 albums dédicacés que je me suis payé en sortant.

Enfin, venons en enfin aux choses sérieuses. On se place tout devant. On patiente un peu. Soudain, l’intro de « Liquid Swords » se fait entendre. Oui, disons le tout de suite, le Genius n’est pas venu défendre son dernier opus (« Protools ») mais nous faire revivre son second sorti la décennie passée, entièrement produit par son cousin Rza, leader du Wu. L'ambiance est donc glauque, pesante, les beats résonnent, les grosses caisses frappent les tympans, les basses sont grasses au possible. En bref, pendant les un peu plus d’une heure de concert (un tout petit peu trop court), on était en mode back in nineteen five, jouissif !


Alors bien sûr on peut se demander pourquoi un tel choix ? Est-ce un aveu d’impuissance à créer aujourd’hui ce qui a fait le succès d’il y a 15 ans ? Gza n’a même pas à un seul moment fait allusion à son nouvel album. Sur le coup, je n’ai pas eu le temps de me poser véritablement la question. Une fois sur scène, Gza, du haut de ses environ 40 piges, a rappé, si je puis dire, sans interruption aucune, si ce n’est le moment où Killah Priest a interprété « B.I.B.L.E », son morceau solo présent sur le fameux second solo du Genius (oui c’est compliqué mais faut pas chercher à comprendre^^).

Niveau prestation, Gza est resté fidèle à lui-même, simple. Pas de superflu, pas de folie, l’âme pensante du Wu-Tang balance ses textes avec une fluidité déconcertante, sans artifices. Il bouge très peu, se déplace d'un côté à l'autre de l'estrade, observe le public. Killah Priest se fait assez discret mais épaule son mentor avec efficacité. On pourrait reprocher au show de manquer de punch, mais on n’est pas venu voir Method Man… Après avoir rappé la quasi-totalité de ses couplets issus de « Liquid Swords », Gza a interprété quelques couplets issus de titres Wu, comme « Reunited » ou « Clan in da front ». Ah, j’allais oublier « Breaker, Breaker » issu de son 3e album (« Beneath the surface »). Des p*tains de bons moments, comme lorsqu’une partie du public lève les mains en l’air en faisant un « W » avec ses mains !

Nos corps désarticulés se déhanchent. Gza s’enchaîne, marque une pause et s’excuse d’avoir été absent la veille pour enfin nous remercier d’être venu le lendemain. Un ou deux morceaux de plus et il pose le mic à côté du DJ, il ne reviendra pas malgré l’appel du public. Killah Priest reviendra freestyler pendant un quart d’heure… Il a l’air de prendre plaisir à voir une bonne partie du public en furie.

Je retiendrais un concert hypnotique, un voyage dans l’univers du Wu-Tang Clan du temps de son apogée, plus particulièrement dans la chamber de Gza/Genius. Un concert court mais intense comme on dit.
Petite photo souvenir: Vantha et Killah Priest:




11/18/2008

La valse lente des tortues de Katherine Pancol

Publié par Bénédicte |


On reprend la saga familiale "des yeux jaunes des crocodiles".
On n'est pas obligé d'avoir lu "les crocodiles" pour lire ce livre. En effet, l'auteur reprend, durant les 100 premières pages, les traits et les faits les plus importants de chaque acteur. Pour celui qui l'a lu, c'est même un peu pénible...
Cette suite est totalement différente donnant un certain esprit "policier" qui n'existait pas auparavant. Je regrette cette sorte de déviance, comme si, c'était indispensable, pour retenir en haleine le lecteur, qu'il y ait une trame dramatique. Cela ne ressemblait nullement à notre Joséphine ! C'était au départ une saga familiale, pourquoi avoir introduit cette autre dimension ? Bien sûr, l'affaire est rondement menée et non dépourvue d'intérêt.
En conclusion, si on aime les intrigues policières, on peut apprécier ce livre tout en sachant que ce n'est pas un policier. Pour ma part, j'ai été quelque peu déçue par cette suite qui me semble plus commerciale qu'autre chose... Dommage, car cette Joséphine, on l'aimait bien !

11/17/2008

RED ROAD

Publié par C. |


Récompensé par le Prix du Jury au festival de Cannes 2006, cette réalisation britannico-danoise m’a attiré tant par le regard nouveau de Andrea Arnold que par le concept de sa production Advanced Party Scheme. Lars Von Trier - en marge du Dogme – nous a produit une trilogie sous nom projet dénommé Avanced Party. Règles simples et comme une impression de déjà-vu : mêmes lieux, mêmes personnages, budget limité, pas de musique etc. Dès les 1ères minutes du film, on ressent d’ailleurs un style pas si loin qu’un Festen – même si le sujet et le lieu sont bien loin les uns des autres.

Donc, 1ère réalisation ambitieuse de Andrea Arnold (regard d’une femme – très important dans les tons du film), et 1ère révélation de l’actrice talentueuse Kate Dickie dans l’interprétation du rôle principal.

On est pris à témoin dans la vie d’une jeune femme brisée (Jackie), abandonnée des êtres qu’elle aime. Elle est en charge d’un poste de vidéosurveillance en Ecosse (système « Big Brother » développé en Grande Bretagne avec succès à travers des millions de caméras hyper sophistiquées) et on se surprend à vouloir tourner la manivelle à sa place – le voyeurisme légal et incitatif a l’air tellement passionnant que ça en devient effrayant. Elle en vient à filer un certain Clyde - récemment sorti de prison - et le mystère énigmatique vient alors se tisser autour de ces 2 personnages.

Même si la construction faillit par son rythme et son manque d’artifices cinématiques (oui je sais le Dogme), on décèle un style britannique bien à elle qui se détache de l’influence LVT – néanmoins bien présente. L’actrice élève le spectateur dans ses sphères plutôt complexes et malsaines et force est de constater qu’à travers quelques scènes, elle impressionne par sa « non-présence » et par une douleur enfouie loin d’être exorcisée. Quant à l’environnement, les mauvaises gens n’y sont pas. Machiavel exclus, ç’a en est pas plus mal.

Un film curieux, bouillonnant la mort dans un minimalisme secoué par une femme violemment éreintée.






Plus d'infos sur ce film


C.

11/15/2008

Lykke Li

Publié par E. |


Petite séance de rattrapage pour ceux qui auraient manqué Lykke Li, élue artiste de la semaine sur le site il y a quelques mois déjà.
Son dernier album Youth Novels  nous avait touché par son ouverture musicale et sa fraîcheur en renouvellement constant tout l'album durant. Aucun titre ne se ressemble et pourtant tous s'imbriquent dans un ensemble cohérent et confortablement structuré.

Lykke Li ouvre la marche sous le coup de l'émotion avec "Melodies & Desires" sur fond de petites notes électroniques qui invitent au voyage initiatique (et pourquoi pas spirituel) comme à l'autre bout du monde. Une mélodie aux couleurs de l'Asie, (un peu à la manière de l'opéra pop Monkey - Journey to the West ) qui nous oblige d'emblée à poser nos bagages, à partir loin, très loin dans les tréfonds de la musique de Lykke Li...

L'album a le sens du métissage artistique tout en préservant une identité forte voire brillante.

Des petites balades (Let it fall, My love, Little Bit...), Lykke Li nous en sert mais dans une juste mesure qui nous garde d'un possible agacement ou d'un surplus de naïveté. 
Elle sait aussi utiliser différentes sonorités et influences: du piano-voix discret de Times Flies à la guitare sèche et trompette de This Trompet In My Head (qui n'a cependant pas trop sa place ici...) en passant par des beats électro bruts de Complaint Department ou le super-génial Breaking it Up mariant chorale, claquement de mains et beats électros (influence clairement affichée de Gorillaz) , ou d'autres sons qui sentent le soleil comme Little Bit  ou Dance, Dance, Dance (petits beats afros...).

Bref, un album qui voyage et qui joue des influences du monde ou de certains alpinistes de haut vol de l'indépendance musicale. Un album qui a également su s'émanciper et garder une identité harmonieuse. Un exercice de style joliment exécuté.

Oui, Lykke Li c'est un peu de tout, mais pas n'importe quoi !

E.



Découvrez Youth Novels!


11/13/2008

Dorohedoro

Publié par E. |

Dorohedoro est un manga à l'esprit et au succès underground. Edité chez Soleil en grand format, la couverture est assez bien trouvée: le personnage principal étant un Caïman, l'éditeur a choisi de publier une couverture en relief façon "peau de reptile". Belle idée à saluer.

Autre point positif, les deux premiers volumes sont actuellement - et depuis le début de l'été - en vente pour le prix d'un. 
Alors que se cache-t-il derrière ces petits arguments commerciaux? Lorsque l'on ouvre le manga, on découvre des dessins très sombres et une impression de très mauvaise qualité. Quel dommage de n'avoir pas su tenir la qualité jusque dans l'encrage des dessins! La plupart des pages sont imprimées floues. On a donc du mal à distinguer certains traits du fait de l'obscurité ambiante du manga. On devine pourtant la finesse du coup de crayon de l'auteur mais on ne peut pas l'apprécier. Mais il paraît que ce problème n'existe que pour les deux premiers tomes...


Si du point de vue de la forme, il est difficile de ne pas émettre un mauvais jugement (dans tous les sens du terme), on peut se rattacher à l'histoire et sa mise en scène pour se donner un avis.
L'histoire n'est pas franchement développée durant ces premiers tomes mais l'auteur nous plonge dans un univers étrange et loufoque qui n'est pas pour déplaire. Beaucoup de créativité et d'imagination qui fait plaisir. Cependant, il n'y a pas de réel intérêt à suivre l'histoire qui manque de piment et de suspens. On suit les personnages au gré des courants sans savoir où l'auteur veut nous mener.... Un petit problème de mise en scène qui empêche le lecteur d'accrocher.

Ce qui fait franchement la différence, c'est cette atmosphère sombre et décalée. Beaucoup d'humour de toutes les couleurs (notamment noir). Mais surtout décalé. A part ça, il est difficile de se prononcer au bout des deux tomes tant l'histoire n'est presque pas amorcée et l'édition est mauvaise (retire tout l'intérêt des dessins).
Pire, on n'a pas vraiment envie d'en savoir plus au sortir de la lecture... Je ne pense pas faire l'effort d'acquérir la suite de cette série, forte onéreuse (près de 10 euros le tome).

P.S. : A noter que le rythme de publication frôle le record de longueur avec parfois plusieurs années (jusqu'à deux ans) entre deux tomes en France (merci Soleil). On compte aujourd'hui 6 tomes parus en France contre 11 au Japon.

E.

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