10/27/2008

7h58 ce samedi là

Publié par C. |


Long-métrage passé plutôt inaperçu il y a un peu près 1 an (même si présenté au festival de Deauville, hors compétition). Le réalisateur Sidney Lumet a - a priori – acquis une certaine notoriété sur le continent du dollar ce qui ne m’empêche pas de le découvrir seulement pour la 1ère fois à travers ce film (aura réalisé notamment Serpico, Douze Hommes en colère, Jugez moi coupable). Le scénariste Kelly Masterson s’essaie ici pour la 1ère fois et signe une œuvre ambitieuse et plutôt talentueuse.

Casting assez riche puisqu’oppose le très complexe Philip Seymour Hoffman à l’expérience probante et assurée de Ethan Hawke. 2 personnages qui paraissent tous 2 aux antipodes l’un de l’autre mais qui ont un sens théâtral de l’interprétation finalement très proche.

Affiche assez étrange avec un titre à rallonge pas forcément aguicheur, un scénariste novice et des acteurs prometteurs. Le tout saucissonné à travers un montage à la chronologie subjective centrée sur la vision de chacun des personnages. On regrettera amèrement la conservation du titre original qui perd tout son charme avec le « 7h58 » français… May you be in heaven half an hour... before the devil knows you're dead : c’est le toast irlandais (plus de charme que notre "chin-chin" ridicule) !

Construction initiale bicéphale sur la vie de 2 frangins (justement Philip Seymour et Ethan) en décrépitude financière, nous plonge dans l’idée séduisante d’un hold-up facile puisqu’il s’agit de la bijouterie des parents. Malsain mais léger et inoffensif. Enfin, ce qu’on pourrait en penser…

Le film trouve un rythme naturel, haletant puis démoniaque au travers des frères/père (Albert Finney est incroyable !) et à chaque minute on loue les dons de chacun pour leurs prestations étonnantes. Le film a été tourné en plein été 2006 à New York et on voit bien que Philip Seymour en souffre (littéralement rouge pivoine) ce qui amplifie physiquement son tough evil side. Ce film fait preuve d’une modestie ingénue sans lourdeur ni artifice qui arrive à aborder une modernité révélatrice comme le divorce, l’argent, la drogue, l’adultère, la famille, l’individualisme, la corruption etc. Un pessimisme à échelle intelligente qui nous berce un air maléfique que tout le monde respire, empire et pollue.

Une réussite agile, bien pensée, intelligemment montée et magistralement transformée.






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C.


10/22/2008

Couleur de peau : miel

Publié par E. |



Couleur de peau : miel est une BD belge (si,si!) écrite et dessinée par Jung coréen d'origine, adopté en walonnie... Peut-être l'aviez vous deviné par la couverture, c'est l'histoire de sa vie qu'il va nous raconter. Une vie qui débute avec ses souvenirs... à cinq ans.

Un enfant trouvé dans la rue en Corée et ramené dans un orphelinat. Orphelinat qui lui donnera un nom et une date de naissance... fictifs. De cette première expérience dont il a le souvenir, Jung nous laisse entrevoir son intimité, le chemin parcouru depuis. Les moments difficiles qu'il a dû traverser comme les meilleurs instants qui ont illuminé son existence.


Cette curieuse biographie est incroyablement touchante sans jouer sur les sentiments. Ponctuée d'anecdotes, elle respire l'humour et l'air frais. Une légèreté nécessaire lorsque sont abordés des thèmes graves et tabous comme la place des figures paternelle et maternelle dans l'adoption, le rapport difficile à ses origines méconnues, la place de l'adopté dans une famille nombreuse ect...
L'auteur n'a pas souhaité "faire pleurer dans les chaumières" avec cette auto-biographie et c'est réussi. Cette BD vous réserve néanmoins son lot de surprises émotionnelles. Un équilibre très apprécié servi par un scénario absolument remarquable (même s'il s'agit d'une biographie, il faut toujours organiser ses idées). Tout s'enchaine à une vitesse très satisfaisante. On ne décroche pas.


Aucun écueil sur le fond, mais pas uniquement. Les dessins sont très bien travaillés. Ils ressemblent d'ailleurs à un style asiatique (Manga, Manhwa, Manhua...) avec des personnages aux traits arrondis et un noir-et-blanc qui joue d'effets de lumières superbes. Le style est cependant parfois approximatif mais ce n'est pas déplaisant... Au contraire, cela injecte un dynanisme particulier à l'oeuvre, alors plus authentique.

La série est terminée en deux tomes (le second est encore parmi les nouveautés). Autant vous dire qu'elle est absolument indispensable ! A acheter d'urgence! Si vous n'êtes pas convaincu par ce petit billet, vous pouvez d'ores et déjà consulter des vidéos ici où l'auteur vous présente son oeuvre.

E.

10/19/2008

MR 73

Publié par C. |



« Dieu est un fils de pute... un jour je le tuerai. »
Jolie intronisation préliminaire qui inscrit ce film parmi les plus noirs polars français. Le réalisateur Olivier Marchal nous dépeint à travers le triptyque Gangsters/36/MR73 des individus meurtris et rongés dans un désespoir solitaire et amer. Le tout sous fond d’histoire de flics atypiques aux profils loin d’être virtuels car vécus par O.Marchal (ancien inspecteur à la brigade criminelle). Il signe ici une œuvre personnelle et percutante qui clôt majestueusement la trilogie, en dépit des craintes de redondances après le magnifique 36 quai des Orfèvres (Depardieu vs Auteuil)… !

Daniel Auteuil incarne ici un flic fantomatique, moitié mort aux complexités sinueuses dans sa vocation de flic intuitif mais nihiliste. Une enquête sombre de meurtres morbides et pervers de femmes torturées et violées sert de ligne conductrice aux déboires de Schneider (Auteuil) qui – malgré tout – s’attache à la vérité. Et surtout à la rédemption. Ecarté rapidement de la cellule policière tant son état vire au cauchemar, noyé dans un flow d’alcool destructeur et révélateur d’une douleur extrême. Un abandon psychique et réel le pousse aux frontières du néant. A ce profond trou de désespoir viennent meubler l’Ange et le Démon, dans une histoire parallèle et probablement à la signification allégorique. Respectivement Olivia Bonamy (impressionne par son innocente beauté – le grain de couleur dans ce sombre brouillard) et Philippe Nahon (le mythique Jésus satanique) incarnent des rôles sans nul doute parfaits.

Daniel Auteuil est au sommet de son art. Ce qu’il a fait de mieux dans toute sa carrière. Introverti, puissant de charisme, perdu et torturé, il brille par mille morbidités. Et porte avec frayeur toute ce mal qui habite le film. Acteur culte.

Olivier Marchal, jamais loin de l’ombre de Schneider, dit avoir vomi ce film. A priori une affaire à la suite de laquelle il a décidé de quitter la police et s’est reconverti définitivement à l’athéisme.

Noir, puant et magique.
Une réussite personnelle, esthétique, artistique et théâtrale.








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C.


PS : une très belle édition du triptyque vient de sortir avec un riche documentaire sur le dernier volet. On y découvre notamment la force (et les douleurs) du réalisateur.

10/18/2008

Le Montespan

Publié par E. |


Le dernier roman de Jean Teulé, prix Maison de la Presse 2008 est un livre qui divise. Adulé par les uns et honteusement montré du doigt par les autres, il ne laisse en tous cas pas indifférent.
On connaissait La Montespan, celle qui fit partie de l'Histoire en tant que favorite du Roi Soleil. On en savait moins sur Le Montespan, demeuré néanmoins le plus célébre cocu de France à cette époque...

L'auteur s'intéresse plus à l'histoire dans l'Histoire, s'attachant à décrire ce qu'aurait pu être la vie de ce personnage, connu malgré tout pour ses frasques et son entêtement face à l'homme le plus puissant du monde au XVIIème siècle: Louis XIV.

L'histoire est contée dans un style souvent très familier, avec l'emploi de moultes expressions burlesques censées rappeler l'argo usité en ces temps anciens. Mais surtout nous faire rire par le poids de mots choisis avec grand soin.

On apprécie les nombreuses trouvailles sorties tout droit de l'imagination de J. Teulé ou de ses sources documentaires d'apparence bien fournies. On vit l'instant avec plaisir, plongé dans un environnement inconnu, à la découverte d'une époque et de moeurs oubliés. L'imagination débordante de l'écrivain se fond totalement à l'aspect Historique de façon à ne pas gêner la lecture. Impossible de démêler le vrai du faux et c'est agréable.

Le rythme est soutenu et l'on voit du pays. Du bal bourgeois à la prison en passant - dans le désordre - par les bordels de Paris, le jardin de Versailles et ses quartiers royaux, le libertinage sans borne, le théâtre de Racine ou celui de Molière, les guerres d'infortune et la rue Taranne...
On est ainsi propulsé, un chapitre après l'autre, d'un bond dans le temps voyageant de paysages en paysages et suivant à grande allure la vie du Marquis de Montespan. Difficile de stopper sa lecture tant la progression invite à dévorer ce récit!


Mais force est de constater que notre Montespan ne fait pas l'unanimité, victime de la loi du tout ou rien. Je ne peux d'ailleurs résister à l'envie de vous livrer la critique d'un internaute détracteur et plutôt détraqué:

"Au départ, une bonne idée : écrire sur le plus célèbre et le plus touchant cocu de l'Histoire de France, le mari de Mme de Montespan. Pourquoi pas, également, faire dans le genre biographie romancée, sur le ton de l'humour. Mais à l'arrivée, quelle déception ! Faire de la vulgarisation, pour Jean Teulé, ça veut dire faire dans le vulgaire, en n'écrivant rien d'autre qu'une grosse farce, en style familier, ce qui sonne franchement faux quand évoque l'aristocratie du XVIIème siècle. On se croit plus souvent dans une cour de récré qu'à la cour du roi. Tout est lourdingue, même dans la façon qu'à Jean Teulé de montrer qu'il s'est constitué des fiches documentaires (sur ce qu'il n'a pas inventé) avant d'écrire son livre. Les scènes d'amour sont dignes de blagues de potaches, et l'insistance de l'auteur à faire régulièrement dans le scato - profitant de ce que l'on avait pas à l'époque la même conception de l'hygiène qu'aujourd'hui - est assez consternante. Bref, du popu pour parler de cocu. Et dans toute farce, il y a un dindon. Ici, c'est le lecteur. "


Voilà qui est dit! Vous serez prévenu... Mais sachez-le, ici, on a aimé se farcir Le Montespan! Car s'il y a un dindon dans l'Histoire, c'est bien lui (mais l'histoire apprendra que sa femme porte mieux la farce.... Il faut bien une morale dans tout ça!).


E.

10/17/2008

Ergo Proxy

Publié par E. |


Série animée de renom, Ergo Proxy a été réalisé par le studio Manglobe (Samurai Champloo), dirigé par Shukô Murase (Witch Hunter Robin) et scénarisé par Dai Satô (Samurai Champloo, Eureka seven, Cowboy Beebop, Ghost in the Shell : Stand Alone Complex).

Du beau monde qui a eu l'ambition de mêler images de synthèses à la pelle et dessins traditionnels en 2D (mais toujours par le biais de l'informatique... elle est loin l'époque du dernier des derniers, j'ai nommé Jin roh). Un pari toujours risqué, applaudi par la presse (Animeland) comme "une réussite frolant la perfection".

Pour ma part je serai beaucoup moins élogieux. On avait vu la prouesse visuelle de Last Exile qui avait utilisé les mêmes procédés, il y a quelques années déjà. Un succès qui le plaça loin devant ses congénères actuels. Dans Ergo Proxy, au contraire, les effets numériques se marient assez mal à l'environnement vide de l'animé. On remarque la moindre incrustation 3D...



Mais avant d'aborder plus franchement ce qui gêne dans la mise en forme de l'animé, il semble bon de revenir sur quelques points de l'histoire. Pour vous donner un idée de l'oeuvre, Ergo Proxy s'inscrit dans un style post-apocalyptique, comme souvent en matière de science-fiction. Fantasme ou délire des amateurs du genre "rêvant" souvent de la fin du monde...

Dans ce futur qui ne ressemble en rien à ce que nous connaissons, robots (autoreivs) et humains (pour ce qu'ils ont d'humain...) vivent en cohésion enfermés dans des villes-dômes, protégés de l'extérieur et des virus qui guettent... Et au sein de cette communauté vivent les Proxy, étranges créatures objets de toutes les craintes et fascinations...

Pour les fans du genre, l'idée que le scénario plaise ne me surprend pas. Je ne fais cependant pas partie de ces inconditionnels. J'ai eu un peu trop l'impression de visionner le résultat d'un patchwork hasardeux, à la croisée de Matrix et Alien (avec une pincée de Deep Impact mais ce serait exégerer d'en dire plus!)...

Quant à la mise en scène, le spectateur est noyé dans un univers qu'il ne connait pas. Ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi. Mais lorsque cela dure du début à la fin, il devient difficile de se contenter d'explications aussi brèves que floues. J'avoue ne pas avoir tout compris. Là encore, cette impression est parfois agréable car elle nous laisse insatisfait et nous pousse à la réflexion. Mais ici, je n'ai pas compris et je ne veux pas même essayer. Comme une impression d'avoir perdu mon temps.

Revenons encore quelques instants sur la forme. Vous savez maintenant comme j'ai trouvé le scénario fouilli et pas vraiment intelligible. Les supports et techniques utilisés sont, quant à eux, à discuter, on l'a vu.

Soulignons cette fois le paysage et le chara-design comme on aime l'appeler. En tant qu'oeuvre post-apocalyptique, les paysages sont forcément pauvres. On regrette de devoir le déplorer mais cet élément n'a pas été combattu avec autant de force qu'il aurait fallu. Plus gros échec de la série selon moi. Aucun détail n'est dessiné dans le décor, tout est vide.... Gros échec et grave erreur d'avoir voulu combler ce vide par l'absence de coloration (on ne comble pas un vide par un autre!). On joue - pour ce qui est des décors - sur une palette de couleurs aussi fades que sombres.


Au final, on a des personnages plantés dans un décor inexistant. Que des personnages, rien que des personnages. Mais pas seulement. S'ils sont tous convenablement dessinés, on ne peut pas toujours l'apprécier. Vétus, pour la plupart, d'habits très noirs (proche du style gothique) dans un décor sombre... Vous devinerez qu'il est très difficile de s'y retrouver... Ce noir-sur-noir gache tout. On n'aperçoit parfois que les yeux, seules lueurs de l'animé! Impossible, même, de suivre les rares (trop rares) scènes d'actions sans perdre de vue un personnage disparu dans ce néant... Vraiment dommage. Je me suis trouvé plus d'une fois enragé de voir le jour passer dans mon appartement, m'obligeant à contempler mon reflet dans mon écran... Le son mais mon image... De quoi s'énerver!

Pour finir, Ergo Proxy n'a rien d'une série parfaite et cumule les GROS défauts. Mais pour les amateurs du genre, pour ceux qui aiment tout ce qui est sombre et post-apocalyptique, commencez par vous plonger dans le noir total pour y voir quelque chose (quel paradoxe!)...
E.

Premier épisode en VOSTA:

10/14/2008

"Cliente" de Josiane Balasko

Publié par Bénédicte |


Ce film raconte la vie d’une femme (Nathalie Baye) de 51 ans (eh, oui !), divorcée, seule (et très belle !) et qui a recours de temps en temps à un « gigolo ».

Au début, tout est fait sur un ton léger et quelques bonnes répliques, nous font rire. Plus on entre dans le film, plus le ton devient grave alors qu’en apparence, rien n’a changé. Balasko arrive à traiter des thèmes fondamentaux de notre société. Elle donne une certaine image de la relation homme-femme qui laisse à réfléchir, sans oublier ce rapport à l’argent omniprésent dans notre vie. Tout est affaire d’argent.

Apparemment Nathalie Baye, magnifique, réalise ce qu’elle veut, grâce à son argent. Elle décide tout avec son argent. Quand elle a besoin de faire l’amour, elle appelle Patrick, qui vient immédiatement, trop content d’empocher un paquet de billets (et ça rapporte gros !). Et elle a l’air heureuse. Elle s’envoie en l’air, sans amour. Avec une grande indifférence.
Et pourquoi seuls les hommes auraient droit aux putes ? Son point de vue est largement défendable. Mais si elle en arrive là, c’est qu’elle se sent extrêmement seule. A un point insupportable. Et son argent ne sera pas la solution.


Balasko veut croire à l’acte d’amour sans amour, sans vraiment y croire, car au bout d’un moment, les sentiments finissent par dominer. Ouf ! Difficile de faire l’amour avec un « régulier », tout jeune, mignon et gentil, sans en tomber amoureuse. Et c’est ce qui se passe. Mais il n’est pas libre. Il est même marié et sa femme tient à lui. Et eux, sont pauvres. Tout se complique quand les sentiments s’en mêlent.

L’argent n’a pas de goût, pas de saveur, et abîme tout. Mais il n’est pas le roi et a ses limites. Balasko le montre bien dans ce film. Et en même temps, sans argent, on est dans la merde…
J’ai bien aimé ce film car je comprends la détresse de cette femme qui se sent abandonnée parce qu’elle vieillit. Mais son corps réclame encore des caresses et elle veut crier qu’elle est encore vivante. Mais comme tout le monde se fout de tout le monde, elle achètera celui qui la fera jouir à nouveau et à qui elle pourra donner dans tous les sens du terme.


La vie sexuelle est aussi importante que la vie sociale. Et Balasko veut nous dire que le plus important pour être, enfin, bien dans son corps, c’est aimer l’autre et être aimée. Pas si facile.
Elle, la sœur de la « cliente », tombe amoureuse d’un indien et son histoire est un peu ridicule. On s’en serait passé. Mais peu importe ! C’est pour dire que l’amour existe.

Le thème de la femme de 50 ans, encore belle et sexuelle, est bien d’actualité. Autrefois, la femme de 50 ans était une grand-mère. Aujourd’hui, elle est encore bandante ! (Ouf ! J’ai toutes mes chances !). Il faut dire que Nathalie Baye (en réalité, elle a 60 ans !) est superbe !

Mais ce qui m’intéresse c’est aussi le regard que les autres portent sur « la cliente ». D’autre part, durant tout le film, Baye joue la femme forte, sûre d’elle, indifférente, faisant croire que rien ne la touche.


Dans notre société, tout le monde comprend le plus vieux métier du monde, mais que pour les hommes… Balasko a eu de nombreux refus pour faire ce film. La prostitution masculine ne paye pas. C’est pour ça qu’elle en a fait un roman. Et il eut un franc succès ! C’est comme cela qu’elle a elle-même réalisé ce film.

C’est tout de même bien triste d’en arriver là.
A méditer…
Allez le voir, quel que soit votre âge ! Et faites-moi partager vos impressions…

Bénédicte

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10/14/2008

Un Café?

Publié par E. |

Cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas présenter un vidéo clip digne du Sanctuaire. C'est chose faite aujourd'hui avec l'aide de Folger que nous remercions!
Profitez de la pause café pour la visionner :



Le Cafe

10/13/2008

Guillaume Depardieu est mort

Publié par E. |

Après le départ naturel de Paul Newman, c'est Guillaume Depardieu, 37 ans, qui nous a quitté ce lundi 13 octobre des suites d'une "pneumonie foudroyante". On se souviendra de lui comme d'un acteur talentueux, écorché vif. Abîmé par la vie, il était un homme fragile et en soufrance... Le destin semblait s'acharner contre lui. Drogue, alcool, prostitution, prison, maladies, amputation, difficultés familiales ...

Alors qu'il tournait en Roumanie depuis plusieurs semaines L'Enfance d'Icare d'Alex Iordachescu, l'acteur aurait attrapé un virus qui l'aurait forcé à être rapatrié à l'hôpital de Garches.

Souhaitons qu'il repose plus en paix qu'il n'a vécu.

10/13/2008

La nouvelle newsletter est arrivée!

Publié par E. |


Le Sanctuaire et son Dojo sont fiers de vous présenter la nouvelle newsletter, enfin disponible par mail! Une fois par jour, chaque nouveauté du Sanctuaire vous sera envoyée sur votre boîte électronique par simple inscription de votre part (c'est gratuit!)

Espérons que cela vous plaira et que vous serez nombreux à vous y inscrire pour rester en contact avec votre plateforme préférée!! En cas de difficulté, n'hésitez pas à me contacter.

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10/12/2008

XIII Mystery - La Mangouste

Publié par Bes |



Comme Jodorowsky et son Méta-baron, Jean Van Hamme nous sort de son chapeau une série dérivée des aventures de Jason Fly/Steve Rowland/Jake Shelton, bref XIII. Cette série spin-off reprend donc en quelque sorte le flambeau du 13ème album de la série principale, XIII Mystery - L'enquête, en développant le passé des principaux personnages secondaires gravitant autour de notre tueur amnésique. Mais cette fois, plus de Van Hamme au scénario ni de William Vance au dessin, Jean Van Hamme et son éditeur ont décidé de laisser leur chance à 13 scénaristes différents (un par album) en les associant avec un dessinateur avec lequel ils n'ont jamais travaillé auparavant.

Ralph Meyer et Xavier Dorison ont donc la lourde tâche d'inaugurer cette série avec ce premier album, axé donc sur le personnage de La Mangouste. Si Dorison est connu pour avoir scénarisé Le Troisième Testament et la récente série Long John Silver, le dessinateur Ralph Meyer était pour moi un parfait inconnu. Après quelques recherches, il apparaît qu'il a déjà deux séries à son actif : Ian et Berceuse Assassine.
Cet album nous permet donc d'en connaître un peu plus sur le passé du tueur engagé pour se débarasser de notre amnésique tatoué. On y découvre ainsi comment Schreiner Webber, orphelin est-allemand recueilli après la seconde guerre mondiale par un menuisier berlinois, est devenu le tueur froid et implacable connu sous le nom de La Mangouste. Sans trop en dévoiler, cela passera par l'arrestation de son père adoptif et l'apprentissage du métier de tueur à gages auprès d'un mercenaire qui deviendra plus ou moins son second père d'adoption afin de sauver le premier en corrompant les gardes de la prison. Le scénario, bien que très classique, est intéressant et on se surprend a lire l'album d'une traite, ce qui est certainement dû à l'aura de mystère qui entourait ce personnage auparavant. Alors qu'on pensait avoir affaire à un tueur au coeur de pierre, on découvre un personnage blessé, en manque d'affection, qui avoue même parfois détester son "travail". Le dessin est également de bonnue facture, on ne retrouve évidemment pas le style particulier de Vance, mais ce qui est appréciable c'est que Meyer n'a pas non plus cherché à le copier. L'album est donc agréable à parcourir dans son ensemble.
Cependant, il n'y a pas que des points positifs. Car si le scénario dévoilant le passé de La Mangouste n'est pas mauvais, celui qui amène cette histoire est particulièrement faible ! En effet, le début de l'histoire nous replonge dans les permières planches de la série XIII, sur le bateau où Jason Fly prendra la balle qui le rendra amnésique. La Mangouste va s'infiltrer sur ce bateau, sur lequel est également détenue Kim Rowland, pour s'occuper d'éliminer l'équipage ainsi que cette dernière en attendant l'arrivée de XIII. Et justement une fois tout l'équipage éliminé, notre tueur va déballer toute sa vie à la belle captive. Pourquoi ? On ne sait pas trop.... On dirait un mauvais épisode des chevaliers du zodiaque genre "je te raconte mon histoire avant de te tuer pour que tu saches pourquoi je fais ça" ! Un peu bizarre...


Au final, ce premier tome tient tout de même ses promesses. Les fans de XIII y trouveront leur compte, et c'est clairement le but recherché. Il ne faut pas se voiler la face, cette série dérivée est évidemment très commerciale et compte bien exploiter le filon jusqu'à la moëlle, mais elle est plutôt de bonne facture. Les prochains tomes s'intéresseront à Irina, au major Jones, au colonel Amos, puis à Betty Barnowsky, Billy, Martha, Steve Rowland et Calvin Wax. Que du bon en perspective !
Dernier petit point intéressant, et pas des moindres : dans sa préface Jean Van Hamme avoue que William Vance et lui pensent très sérieusement à travailler sur un deuxième cycle de la série XIII, mais pas tout de suite, Vance préférant pour l'instant se concentrer sur sa série Bruce Hawker.

10/12/2008

Vicky Cristina Barcelona

Publié par E. |

Vicky Cristina Barcelona, dernier film de Woody Allen, s'ajoute à l'incroyable filmographie du réalisateur dans le respect de sa tradition: l'amour, son leitmotiv.


Un petit film - comme une balade aux premiers jours du printemps - sur fond de carte postale où l'on découvre la beauté du patrimoine barcelonais, notamment l'architecture laissée par Gaudi. Très cinégénique. Un film où toutes les formes d'arts sont présentes, qui sonne comme un hommage. De la peinture à l'écriture, en passant par la poésie, la musique, la photographie, l'art de la table et l'art de vivre, tout y est, Gaudi compris.


Mais ne nous y trompons pas, s'il est un amoureux de la vieille Europe non-anglophone comme il le prône, Woody Allen fait encore l'apologie de l'amour. L'amour conçu comme un art, sans doute, à l'image de tout ce qui semble structurer ce film... Un mystère qui se vit plus qu'il ne s'explique. On a la fibre de l'amour comme on a celle de l'artiste. Ou on ne l'a pas. C'est là tout le voile qui enveloppe le film.

Dans son scénario, le réalisateur insiste sur quelques visions de l'amour sans en ériger de conception, contrairement à ce que certaines critiques laissent entendre. Il met en avant l'expérience du ménage à trois, sans doute pour une meilleure image à l'écran. Mais certainement pas comme solution à l'Amour. Là encore, vous pourrez lire ci et là que c'est un hymne à la pluralité et à l'extension de la notion du couple. Mais si cet aspect est marqué - plus qu'il n'est marquant - dans le film, il y a bien d'autres approches de "l'amour vécu" mises en scène. Souvent chaotiques d'ailleurs, aucune d'entre elles ne semble être la bonne dans le cas des protagonistes que nous sommes amenés à suivre. L'amour à trois comme les autres.



Tout cela pour dire qu'il ne faut pas donner à cette oeuvre plus d'importance qu'elle n'en a. Il faut y voir une petite histoire d'amour comme Woody Allen sait - seul - les faire. Particulière, légère et volatile. Rien de plus. Point d'ancrage ou thème récurrent chez Woody, le film est surtout axé, à partir de ces cas particuliers , autour de l'Art. L'Art comme moteur de la vie. S'il y a une conception forte qu'il défend, c'est celle de vivre l'amour comme un art. L'art d'aimer, on doit l'accepter, cela s'apprend. Mais, il faut l'avouer, certains seront toujours plus doués que d'autres...
Ce qui en fait un film appréciable sont surtout les acteurs qui jouent tous avec multiples profondeurs et harmonies. Les dialogues sont aussi brillamment articulés. C'est bien un Woody Allen. Mais on déplore le manque de caractère donné à l'histoire qui, aussi particulière soit-elle en devient presque anecdotique... Pour tout vous dire, je suis sorti de la salle avec cette terrible impression de vide. C'est sûr il ne se passe pas grand chose... Il y a tout de même ce grain, cette finesse, ces acteurs... mais c'est tout.

E.



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10/09/2008

Entre les murs, de Laurent Cantet

Publié par Bénédicte |


CRITIQUE DU FILM « ENTRE LES MURS » de Laurent Cantet


Si je me souviens bien, le film commence par un gros plan sur le prof joué par l'auteur du livre, François Bégaudeau. Visage sombre. Et même triste.
Je ne raconterai pas l'histoire, en fait, il n'y en a pas ! C'est plutôt un film-reportage sur une classe de 4ème, au Collège F.Dolto, à Paris, dans le 20ème, classé Zep (zone d'éducation prioritaire).

Quand on fait partie de la grande famille qu'est l'Education Nationale, on sait qu'un collège Zep (800 en France), c'est un collège difficile et que tout le monde fuit.
Je trouve un peu dommage de faire un film sur une classe particulière qui n'est en aucun cas représentatif d'une classe normale française.
Ce film donne une image fausse de la France, fausse de l'enseignement en France, fausse du niveau scolaire des élèves en France. D'ailleurs, ce film aurait pu être tourné en Afrique. On n'aurait pas été choqué.

Sinon, dès le début du film, dans la salle des profs, jour de la rentrée, les profs s'échangent leurs impressions sur les élèves et les étiquettes fusent : gentil, pas gentil, pas gentil du tout... Ca, c'est une réalité terrible : les élèves ne quittent jamais leur étiquette durant tout leur parcours scolaire ! Et ceci dès l'âge de 2 ans ! C'est tout simplement dramatique. On ne laisse aucune chance à l'enfant. Et ceci est totalement vrai ! Et il y a même des écoles, la plupart, qui « font » leur classe en fonction des étiquettes des élèves...

Quant au prof, on le voit dès le début crier dans le vide sur les élèves pour qu'ils se taisent. Et chaque prof sait que cela ne sert à rien, si ce n'est aggraver la situation...Il ne parle pas mieux français et s'adresse avec beaucoup de légèreté et de vulgarité à ses élèves. Le film montre le prof qui se moque très facilement de ses élèves, qui les traite de « pétasses ». Il dit à plusieurs reprises : « vous charriez trop, vous allez me foutre la paix, je m'en fous, c'est des conneries, arrêtez de jouer au con, votre boulot, c'est de foutre le bordel dans la classe ?"
Je m'en souviens car j'ai pris des notes pendant le film !

Bref, si un prof s'adresse ainsi, le jour de l'inspection, à ses élèves, il aura de sérieux problèmes.
Souvent, ce sont les élèves qui donnent des ordres au prof et qui donnent même l'autorisation au prof de parler !!! Il y a même un élève qui demande au prof s'il n'est pas homo !
On aborde plusieurs fois le thème du racisme (« jambon-beurre qui puent le fromage »), mais sans profondeur. Le prof décrète avec beaucoup de sérieux : « ce sont des gens snobs qui utilisent l'imparfait du subjonctif, cela fait partie du registre du bourgeois ! »
Bref, le tableau qui est fait du prof est assez négatif. On ne voit jamais une leçon intéressante et on a l'impression que les élèves n'apprennent rien. Ils se déchirent pour défendre leur équipe de foot...



Le film se termine d'ailleurs par une élève qui avoue, tristement, ne rien avoir appris de l'année...
Mais il y a quand même des vérités intra-muros du collège : on voit l'extrême solitude du prof. Aucune solidarité entre profs. Une ambiance pourrie règne dans le collège. Chacun pour soi. Quand il y a des réunions, et il y en a souvent, on parle de la machine à café et du prix trop élevé du café !!!
L'élève n'est jamais pris dans sa globalité personnelle. Au collège, on ne traite que des affaires scolaires ! Et c'est déjà vrai à l'école...
Le film montre aussi le système ridicule et obsolète des punitions. On voit aussi l'impuissance du prof qui est pris dans une machine infernale et qui n'a pas d'autre choix. Le côté ridicule du conseil de discipline qui a pourtant des conséquences sur l'enfant dramatiques. D'ailleurs, on ne sait rien sur les suites de cette exclusion. C'est plus que dommage...
En conclusion, on reste davantage touché par le film que par le livre. Entendre du mauvais français est moins pénible que de le lire.
On peut être amusé par certaines scènes pleines de naturel.
On imagine mal que cela pourrait se passer en réalité. Comment un proviseur accepterait-il que des délégués de classe, présentes au Conseil de classe, rigolent pendant tout le Conseil ? C'est tout simplement inadmissible et insupportable.
C'est vrai que des classes difficiles existent, que les profs sont déprimés et ne savent pas comment s'en sortir, mais en aucun cas, ce sont les élèves qui dirigent la classe, comme on les présente dans le film: un élève dit au prof : « je vous donne l'autorisation ».






C'est dommage que l'on montre un prof qui a plutôt l'air débordé et qui n'a pas envie de tirer ses élèves vers le haut. Il essaie de prendre leur défense, mais ça sonne creux. Il n'y a aucun projet de classe. En fait, on ne voit pas le travail des élèves (et encore moins celui du prof), on voit juste des « mots » et des comportements difficiles. Et des acteurs qui ne sont pas des acteurs.
Bref, une triste image de la France à travers ce film. Ceci dit, il y a des vérités incontournables du système français qui voit l'élève et jamais la personne derrière l'élève. Pour un prof et tout le système, un élève est un élève et jamais un enfant ou un adolescent avec sa vie et ses problèmes.Il faudrait arriver à mettre de l'affectif dans les relations humaines et tout serait plus facile. On a l'impression que Bégaudeau a essayé de vivre ce côté affectif avec ses élèves, mais sans vraiment y arriver. Et c'est sûrement cela qui a touché le jury de Cannes. Le côté désuet de la relation...
J'ai préféré le film au livre, mais je pense que ce n'est pas du tout représentatif du système français et je ne le conseille pas. Les profs ne s'y retrouveront pas et les élèves, sauf les ados en Zep (et encore !), ne se reconnaitront pas, enfin j'espère ! D'ailleurs la salle était pleine d'ados qui rigolaient bien de voir autant de pouvoirs chez les élèves ! Peut-être allaient-ils les imiter !

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Bénédicte

10/08/2008

SYRIANA

Publié par C. |

Un des rôles clés de Georges Clooney (coproducteur). Barbu et à la panne généreuse (a pris 15 kg pour l’occasion), il réussit ici à bluffer son public (Oscar meilleur second rôle en 2006). Il a d’ailleurs du subir une opération de la colonne vertébrale suite mauvaise chute sur le dos. Matt Damon quant à lui reste dans ce qu’il sait faire de mieux : jeune premier de classe crédible et rasé de près (expert en ressources énergétiques (!)).

Inspiré de l’œuvre de Robert Baer (See No Evil), Syriana nous offre une construction scénaristique complexe qui pourrait s’apparenter à celle de Traffic (on ne s’en étonnera pas vu que le réalisateur Stephen Gaghan n’est autre que le scénariste de Traffic). Pour en faire un résumé rapide mais nécessairement fouillé : le Prince Nasir initialement désigné héritier au trône d’un émirat arabe est à l’origine de l’autorisation donnée aux chinois de venir forer le pétrole sur leur territoire (au détriment des américains Connex Oil). Cette société chinoise Killen est rachetée par Connex, fusion qui attirera l’attention du ministère de justice de Washington. Barnes (George) se voit alors confier une ultime mission à la CIA : éliminer Nasir, encombrant au deal américain. Au milieu Matt Damon se retrouve intiment lié avec Nasir (suite accident exceptionnel). Et parallèlement (et oui du scénario multi-personnages pour 1 destin aux finalités communes) un pakistanais viré de la Connex qui terminera ancré dans les armes de la religion extrémiste.

Un des rares films où je vous conseille vivement de lire le synopsis avant son visionnage. Sinon, vous risquez rapidement de décrocher et de vouloir même arrêter tant vous êtes noyés dans un flow incessant de dialogues techniques et un méli-mélo initiatique plutôt maladroit, déconcertant et ésotérique.

Mais si vous réussissez à franchir le pas, effectivement vous vous apercevrez de la richesse du film et de la réussite artistique. C’est fin. Une belle fresque magistralement et progressivement dépecée avec talent – même si un peu trop manichéenne. Politique mais toujours adroit dans le message. C’a en fut certainement plus efficace.

A découvrir 2 fois plutôt qu’une demi.


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C.

10/07/2008

"La salamandre" de Jean-Christophe Rufin

Publié par Bénédicte |




C'est l'histoire bouleversante d'une femme de 46 ans qui quitte Paris et son boulot, pour s'installer au Brésil où elle croit rencontrer l'amour, dans les favelas. L'auteur nous narre remarquablement l'ambiance qui peut y régner ainsi que les rapports entre les hommes, les riches, les pauvres, le Nord, le Sud, les hommes et Catherine... Et surtout les rapports de Catherine avec un homme des favelas, qu'elle aime, à la folie. On verra à travers le livre jusqu'où l'amour la mènera et jusqu'où ira son don de soi.


Très bien écrit, ce livre nous dévoile certaines faces du Brésil, dures et tendres en même temps.


A lire ! Après, on relativise !


Bénédicte

10/07/2008

"Entre les murs"

Publié par Bénédicte |


"Entre les murs" livre de François Bégaudeau qui a obtenu le prix France Culture en 2006. Il faut croire que décrire la pauvreté à l'école plaît !
Il ya déjà quelques temps que j'ai lu ce livre, sans jamais être arrivée au bout.
Etant moi-même enseignante, je supporte très mal ce livre qui n'est pas écrit en français ! Je trouve ça insupportable.

Ce livre montre à quel point l'école française est malade. Les élèves, en fin de collège, ne parlent pas français. Donc, forcément, ils ne l'écrivent pas non plus ! Mais je pense qu'il est vraiment dommage de montrer un tel niveau qui ne reflète nullement le niveau national français, ni l'ambiance des collèges français. Ce livre dévoile un cas particulier, et en aucun cas, une généralité.

Je ne comprends pas comment il a obtenu la plame d'or au festival de Cannes. Je vais aller voir le film, en espérant que je réussirai à rester jusqu'à la fin.
Franchement, ne lisez pas ce livre, c'est un désastre !
Bénédicte


10/07/2008

Weeds (saisons 1 à 4)

Publié par E. |


Parlons un peu de Weeds, série-télé découverte sur Canal + il y a déjà un bout de temps et aujourd'hui reconnue comme l'une des séries phares à ne rater sous aucun prétexte.
En effet, Weeds a connu un démarrage plutôt modeste, si ce n'est timide, mais sa notoriété a éclaté au grand jour à la sortie des coffrets DVD des deux premières saisons. Comme souvent dans ce domaine, ce sont les nouveautés exhibées à la fnac et autres Virgin Megastores qui dictent la loi du plus fort... Ici, la loi de La série.


A l'instar de ces débuts, la saison 1 de Weeds annonce une série plutôt discrète et intimiste. Une sensibilité particulièrement intéressante se développe durant les premiers épisodes. On joue souvent entre humour décalé (voire sarcarstique) et ambiance légèrement - et finement - dramatique. Un équilibre tout à fait apprécié. De quoi retenir l'attention.



L'histoire est très simple: une jeune maman de deux enfants - appelée Nancy - décide, suite au départ prématuré de son défunt mari, de dealer de l'herbe (en anglais weeds) pour payer les factures du ménage. Le spectateur que nous sommes débarque au lendemain du décès de monsieur.
Une situation désespérée, amorce d'une série aujourd'hui encore en production (déjà quatre saisons, bientôt cinq). Amorce qui d'emblée fait peur quant au devenir au long terme de la série...
Malgré quelques moments difficiles, l'héroïne (si elle en est) est très pragmatique et gère tant bien que mal l'absence de son mari oubliant même d'en faire le deuil. Tout cela, on le sent, pour préserver ses enfants et tenter d'aller de l'avant.

L'évolution des personnages pendant cette première saison est intéressante et réfléchie. Chacun (inter)réagissant différemment dans la gestion de la crise. Une sensibilité et une profondeur à fleur de peau.


On pourrait penser que l'ambiance de la série est plutôt dramatique voire pesante au sortir de ce douloureux événement. Mais vous pouvez garder vos mouchoirs pour plus tard. L'humour, comme je vous l'ai dit, est très présent. C'est même le principal axe. Du sens du dérisoir, de l'auto-dérision d'ailleurs, du sarcasme ou au contraire du cynisme. Bref, appelez-ça comme vous voudrez, avec Weeds l'humour noir vous est servi sur un plateau d'or blanc. Mordant et ironique.

Quant aux acteurs, il y a autant de talents qu'il y a de personnages différents. Tous très bien mis en valeur tant par ces interprètes que du point du vue du scénario. Ils jouent le vrai. Le travail comme le rendu sont admirables. Des interprêtes de haut vol.




Oui, mais voilà. Il n'y a pas qu'une saison. Et si la saison 2 poursuit une très belle lignée, l'ennui peut se faire sentir aux prémices de la troisième. Et de l'attention, il vous en faudra pour terminer le quatuor bien loin des précédentes saisons... Dur de se renouveler lorsque les évéments s'essouflent d'eux-mêmes. L'apprentie dealeuse (mention spéciale à l'actrice jouant Nancy et son jeu extra-terrestre!) ayant fait ses premiers pas (saison 1), il faut créer du remou. Malheureusement, le scénario manque de crédibilité (à partir de la saison 3) en nous sortant tout un tas de nouveaux éléments pour relancer l'histoire... Petit problème de créativité mal canalisée ou succès mal assumé?


De la même façon, alors qu'au cours des premières saisons on suit une Nancy peu sûre d'elle et naïve en affaires (toujours à se faire rouler par des mieux avisés...), son côté pargmatique prend littéralement le dessus et elle devient la femme froide par excellence, manipulatrice, réussissant tout ce qu'elle touche (ou presque mais quand ce n'est pas le cas, c'est pour relancer le scénario!). Une quasi-tueuse à sang froid qui devient facilement (trop) la Madone de la Weeds. Une image de calcultrice qui ne colle pas avec ses débuts. On regrette amèrement le manque de confiance initiale qui faisait tout le charme du personnage (et il en a!)...

En conclusion, Weeds est une série un brin (d'herbe...hum...) agaçante, comme étant sur sa fin (et nous, on reste sur la nôtre). Mais sans qu'on doive la dénigrer pour autant.
A regarder sans détour... mais à lâcher en retour!

E.

P.S: retrouvez "little boxes", la chanson de Malvina Reynolds diffusée dans le générique de Weeds, dans la Mixtape Vol.2

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