Faire rire d'un sujet délicat tel que le handicap n'est pas chose aisée, et peut entraîner celui qui s'y risque sur un terrain miné. C'est pourtant le défi qu'a relevé le réalisateur norvégien Bard Breien pour son premier long métrage. Et afin de compliquer encore un peu plus la tâche, celui-ci a choisi de prendre le virage du politiquement incorrect pour aborder le sujet.
Le pitch est le suivant : suite à un accident lui ayant fait perdre l'usage de ses jambes, Geirr est devenu un total étranger aux yeux de sa femme Ingvild. Il est constamment aigri et passe ses journées seul enfermé dans sa chambre à regarder des films de guerre américains, écouter des vinyls de Johnny Cash et fumer des joints. Afin de donner une dernière chance à leur mariage, Ingvild décide d'inviter chez eux un groupe d'handicapés soutenu par un coach financé par l'Etat ayant à coeur de les aider à surmonter leur handicap grâce à une méthode positiviste. Bien entendu rien ne se passera comme prévu et Geirr, refusant de se plier aux règles, entraînera tout le groupe dans une nuit d'ivresse où tous les non-dits remonteront à la surface.
Alors bien sûr, avec un tel scénario, on peut penser que le film va obligatoirement basculer soit dans le larmoyant soit dans le trash. Il n'en est rien. Le réalisateur a choisi une approche très humaine de la psychologie des personnages, en mettant en exergue tous les sentiments que leur situation peut engendrer. Ainsi tous les non-dits qui au début de l'histoire sont tabou et consignés dans un petit sac en laine baptisé poétiquement "sac à merde" dans lequel les handicapés déversent leur rage contenue, vont au fur et à mesure du scénario remonter à la surface et finalement avoir un effet salvateur sur l'esprit des différents protagonistes. Entre la tétraplégique qui se réfugie dans un monde où tout est rose pour oublier sa douleur, la grand-mère abandonnée par sa famille, dépressive et hypocondriaque, le vieil homme ayant souffert d'un accident cérébral et ayant soit-disant perdu l'usage de la parole, grâce au cynisme et à la philosophie de vie très particulière du personnage principal Geirr qui pense que la vie n'a plus rien à leur apporter, tous vont finalement révéler leur véritable personnalité et cesser de faire semblant d'être heureux tels qu'ils sont. Certes leur condition physique n'en sera pas améliorée pour autant mais tous auront désormais un nouveau regard sur ce que peut être leur vie en tant qu'handicapé.
Mais n'oublions pas que le film est avant tout une comédie, et cela on le comprend dès les premiers instants du film, lorsque Geirr accueille le groupe en leur vidant un extincteur sur la tête. Celui-ci prendra ensuite très rapidement le contrôle de la situation en faisant craquer la coach Tori qui les abandonnera à leur sort puis en expulsant purement et simplement les deux personnes bien portantes de la maison, à savoir sa femme Ingvild et Gard, le mari de Marte la tétraplégique. Geirr va ainsi petit à petit démolir le travail effectué par Tori en imposant au groupe son art de la pensée négative. Au menu : alcool à volonté, violence revendiquée contre les personnes valides, prise de drogue, roulette russe et j'en passe...
On s'aperçoit ainsi que le réalisateur ne tente pas vraiment de nous faire rire de ces personnes dont la situation n'est non seulement pas enviable mais absolument pas amusante, mais surtout de dénoncer l'hypocrisie d'une société qui même dans des cas dramatiques comme ceux vécus par ce petit groupe, essaie toujours de voir le bon côté des choses. Tu es paralysé certes mais réjouis-toi tu es encore en vie ! Geirr au contraire n'accepte pas de s'en réjouir, il est frustré et le fait savoir à la terre entière car c'est le seul moyen pour lui de se sentir justement vivant. C'est le message qu'il essaiera donc de faire passer à ses nouveaux "amis" : libérez vous de votre colère et de vos frustrations, ne les laissez pas vous étouffer cela vaut beaucoup mieux que de prétendre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Au final, L'Art de la Pensée Négative est un film touchant sans jamais tomber dans le sentimentalisme larmoyant, très drôle sans pour autant tomber dans le piège de la moquerie malgré son orientation politiquement incorrecte. Une véritable réussite comme on les aime donc !
Un grand merci à la société Little Stone Distribution de nous avoir invité à l'avant première de ce magnifique film !!!
Le pitch est le suivant : suite à un accident lui ayant fait perdre l'usage de ses jambes, Geirr est devenu un total étranger aux yeux de sa femme Ingvild. Il est constamment aigri et passe ses journées seul enfermé dans sa chambre à regarder des films de guerre américains, écouter des vinyls de Johnny Cash et fumer des joints. Afin de donner une dernière chance à leur mariage, Ingvild décide d'inviter chez eux un groupe d'handicapés soutenu par un coach financé par l'Etat ayant à coeur de les aider à surmonter leur handicap grâce à une méthode positiviste. Bien entendu rien ne se passera comme prévu et Geirr, refusant de se plier aux règles, entraînera tout le groupe dans une nuit d'ivresse où tous les non-dits remonteront à la surface.
Alors bien sûr, avec un tel scénario, on peut penser que le film va obligatoirement basculer soit dans le larmoyant soit dans le trash. Il n'en est rien. Le réalisateur a choisi une approche très humaine de la psychologie des personnages, en mettant en exergue tous les sentiments que leur situation peut engendrer. Ainsi tous les non-dits qui au début de l'histoire sont tabou et consignés dans un petit sac en laine baptisé poétiquement "sac à merde" dans lequel les handicapés déversent leur rage contenue, vont au fur et à mesure du scénario remonter à la surface et finalement avoir un effet salvateur sur l'esprit des différents protagonistes. Entre la tétraplégique qui se réfugie dans un monde où tout est rose pour oublier sa douleur, la grand-mère abandonnée par sa famille, dépressive et hypocondriaque, le vieil homme ayant souffert d'un accident cérébral et ayant soit-disant perdu l'usage de la parole, grâce au cynisme et à la philosophie de vie très particulière du personnage principal Geirr qui pense que la vie n'a plus rien à leur apporter, tous vont finalement révéler leur véritable personnalité et cesser de faire semblant d'être heureux tels qu'ils sont. Certes leur condition physique n'en sera pas améliorée pour autant mais tous auront désormais un nouveau regard sur ce que peut être leur vie en tant qu'handicapé.
Mais n'oublions pas que le film est avant tout une comédie, et cela on le comprend dès les premiers instants du film, lorsque Geirr accueille le groupe en leur vidant un extincteur sur la tête. Celui-ci prendra ensuite très rapidement le contrôle de la situation en faisant craquer la coach Tori qui les abandonnera à leur sort puis en expulsant purement et simplement les deux personnes bien portantes de la maison, à savoir sa femme Ingvild et Gard, le mari de Marte la tétraplégique. Geirr va ainsi petit à petit démolir le travail effectué par Tori en imposant au groupe son art de la pensée négative. Au menu : alcool à volonté, violence revendiquée contre les personnes valides, prise de drogue, roulette russe et j'en passe...
On s'aperçoit ainsi que le réalisateur ne tente pas vraiment de nous faire rire de ces personnes dont la situation n'est non seulement pas enviable mais absolument pas amusante, mais surtout de dénoncer l'hypocrisie d'une société qui même dans des cas dramatiques comme ceux vécus par ce petit groupe, essaie toujours de voir le bon côté des choses. Tu es paralysé certes mais réjouis-toi tu es encore en vie ! Geirr au contraire n'accepte pas de s'en réjouir, il est frustré et le fait savoir à la terre entière car c'est le seul moyen pour lui de se sentir justement vivant. C'est le message qu'il essaiera donc de faire passer à ses nouveaux "amis" : libérez vous de votre colère et de vos frustrations, ne les laissez pas vous étouffer cela vaut beaucoup mieux que de prétendre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Au final, L'Art de la Pensée Négative est un film touchant sans jamais tomber dans le sentimentalisme larmoyant, très drôle sans pour autant tomber dans le piège de la moquerie malgré son orientation politiquement incorrecte. Une véritable réussite comme on les aime donc !
Un grand merci à la société Little Stone Distribution de nous avoir invité à l'avant première de ce magnifique film !!!
2 commentaires:
Et ben mon salo, comin' back avec ce p'tit yaibi tout plaisant !! Bah voilà qu'il est bon d'être un membre du Dojo panamien pour T-fipro de bonnes okaz comme ça !!
Moi aussi j'veux des invitations les gars surtout pour de l'humour dérisoire, ça m'plait !!
Ouais, tout plaisant! J'ai vraiment envie d'aller voir ce film toute en profondeur! J'aime!
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