La Clef clôt une trilogie dirigée par Guillaume Nicloux (Une affaire privée, Cette femme là) et met en scène des acteurs français plutôt reconnus dans des rôles assez atypiques. On retrouvera notamment Thierry Lhermitte en détective à l’article de la mort - perdu, désespéré et repoussant. Josiane Balasko en flic aigrie, asexuée et dépressive. Une Vanessa Paradis en pute d’autoroute. Un Jean Rochefort froid, étrange et (car) sans moustache. Et enfin, Guillaume Canet un individu qui a lui seul retranscrit le mystère - et incarne très bien le regard interrogateur autiste et innocent du « bordel qu’est ce qui se passe ? ».
C’est l’histoire d’un trentenaire en quête d’identité et d’introspection amoureuse – tout désigné à l’ennui et bouffé par la frayeur de devoir offrir un enfant à celle qu’il aime. Ce même trentenaire (de parents inconnus) rencontre alors un vieil ami de son père – violemment assassiné et conditionné dans une urne à cendres. S’ensuit alors une série d’évènements mystérieux, auxquels le père décédé n'y est probablement pas pour rien. Parallèlement, un détective cancereux veut retrouver sa fille avant de mourir, et une enquête de flics fades et dépassés est supposée ramener ses lumières sur la sombre histoire.
La paternité est le leitmotiv central de cette réalisation. Elle sera d’ailleurs suggérée à travers toutes les générations (du côté de Guillaume Canet, comme celui de Thierry Lhermitte ou encore de Rochefort) et on parlera également de maternité (on apprendra même que la flic repoussante a perdu un enfant – détail qui n’apporte rien si ce n’est qu’il explique sa façon d’être : physiquement détestable). Mais ces thèmes auraient nécessités plus de profondeur. On n’arrive rien à en sortir si ce n’est : « attention, avant de faire un enfant soyons-en conscients, c’est important. »
Concernant le scénario, on est rapidement pris dans l’engrenage des misères – plutôt inoffensives à première vue – de Canet. Et, tout comme le titre nous le suggère, nous attendons avec grande impatience la clef, qu’elle nous délivre l’Explication. Là où le bat blesse : elle se résume en 2 phrases et le soufflé s’essouffle et perd toute sa chaleur mystérieuse quand on comprend le peu qu’il y a à comprendre (manque cruellement d'épices !). Rien pour booster la sauce – seulement une allégorie du prince charmant et quelques meurtres qui nous dépassent un peu (exploitation des personnages secondaires trop faible - synergie peu créative). Heureusement que la réalisation sauve l’ensemble : la double chronologie parallèle est bien montée et nous maintient, somme toute, en haleine.
Une direction artistique bien entourée mais dont la coque sonne un peu creux.
C.
2 commentaires:
Rien que pour J.Rochefort sans la moustache, je veux le voir!!!
Bon après, si y'a autre chose à mater je n'hésiterai pas non plus...
Mouaip, va voir ailleurs avant, y'a d'autres choses je pense qui valent le coup d'être dissequav'...
Enregistrer un commentaire